De la rétrosignalisation avec un IB: Première partie

 La rétro-signalisation en DCC est un sujet sur lequel nous avons longtemps voulu en savoir plus. Avant de la mettre en application sur un réseau à la configuration physique variable, nous souhaitions l'expérimenter mais avec quel équipement et avec quelles contraintes / limites?

La boite intelligente :

Dans son livre "A propos du Digital" Yannick Noël abordait déjà le sujet de la rétro-signalisation et indiquait qu'un des éléments importants est le choix du bus de rétro-signalisation (S88, LocoNet, ...). Encore faut-il que la centrale DCC supporte ces bus et ceci n'est pas du tout évident…
Pourtant, il y a une centrale qui a fait ses preuves et qui est bien indiquée pour cet usage : l'Intellibox 

C'est l'occasion de redécouvrir cette "grand-mère" du Digital. La centrale est d'un design très sobre avec des petits boutons pour les commandes des accessoires, sélections, fonctions et deux gros boutons pour la commande des locomotives. L'écran est petit mais bien géré car on a beaucoup d'informations disponibles. L'IB (IntelliBox) peut être utilisée avec une télécommande (IRIS). Pour cela, il faut connecter le récepteur à l'IB. Ceci est très pratique et avec une bonne portée. L'alimentation de l'IB se fait par un transformateur externe qui délivre une tension alternative max de 18V pour au moins 52VA. 

l'Intellibox avec son récepteur de télécommande IRIS

Test de l'Intellibox avec une loco en DCC sur un banc de tests

Il existe une version qui intègre directement la partie réception infra-rouge de la télécommande (IR) et aussi des améliorations. Le firmware des centrales peut-être mis à jour et cela permet de prolonger leur utilisation en bénéficiant des corrections, évolutions (dans une certaine limite de compatibilité du hardware pour les anciennes centrales).    

IB-IR à gauche, alim au milieu, IR ancienne à droite

Des extensions ont été prévues dès l'origine (touches de commandes pour des aiguilles, commande de train) et cela en fait une centrale modulaire et évolutive.

configuration avec des extensions

Il est important de vérifier la version de l'IB que l'on utilise pour être certain de la compatibilité et des limites d'utilisation. L'ancienne IB a été mise à jour.


Version de l'ancienne IB

Nous avons fait l'acquisition d'une IB d'occasion et il était intéressant de la démonter afin de vérifier son état en détail et aussi de satisfaire notre curiosité! En fait, nous avons démonté deux modèles différents pour les comparer. Le plus délicat est d'enlever les pions de verrouillage du boitier sans les casser (sous le boitier), le reste du démontage s'effectue sans problème, en y allant doucement, car les cartes électroniques sont enfichées.
Après vérification, aucun trace d'oxydation ni de surchauffe. On prend soin de bien nettoyer les fiches de connexions des cartes avec un coton tige et de l'alcool isopropylique (par exemple).


IB démontée 

Les deux gros condensateurs (en bas à gauche) ont été changés car la centrale avait des problèmes de puissance au bout de 15 minutes. 
Une fois remontée, on remet sous tension et effectue un petit test en parcourant les menus et vérifiant la tension de sortie. Nous avons branché la centrale sur le réseau de trains et fait fonctionner pendant une bonne heure sans noter de problème.
Nous allons nous intéresser à l'interface entre la centrale et un logiciel de pilotage.

Le logiciel de commande et l'interface avec la centrale:

La seconde étape importante de ce système de rétrosignalisation est le logiciel de pilotage. Il va envoyer des commandes à la centrale en fonction des informations de position du train.
Les logiciels de pilotage ferroviaire sont nombreux et l'offre actuelle du marché propose des logiciels payants et certains gratuits. Dans tous les cas il faut se pencher en détail sur les caractéristiques de ces logiciels pour savoir s'ils sont compatibles avec l'IB. Heureusement, presque tous les logiciels de commandes de réseau , gratuits ou payants sont supportés par cette centrale (RailRoad, Rocrail, I-Train, JMRI, CDM-Rail, Train Controller, etc.)
Notre choix s'est arrêté sur le logiciel Rocrail qui est complet et qui est très bien documenté (y compris de nombreux tutos sur le Net).
Pour nos essais nous avons choisi de démarrer avec l'interface série.
L'interface physique est un câble de type liaison série connecté à l'arrière de l'IB (connecteur 8) et relié à la liaison série du PC. Etant donné que désormais tous les PC fonctionnent en USB, il faudra un adaptateur USB/SUB-D.        


Les interfaces physiques de l'IB

Dans les propriétés de Rocrail, on a par défaut une centrale virtuelle et ceci va bien nous aider à mettre au point notre circuit avant d'aller plus loin.
Pour vérifier que l'IB s'interface bien avec le logiciel on déclare la centrale (qui est déjà proposée dans la liste des centrales). Ensuite sélectionner le menu interface sur l'IB et vérifiez les paramètres. Par défaut les réglages d’usine sont les suivants :
- Vitesse de transmission 2400 bits/s
- Syntaxe 6050
- Ordinateur PC
 Il est tout à fait possible d'augmenter la vitesse de transmission.

Avec Rocrail, on déclare une nouvelle locomotive (avec son nom et adresse DCC). A l'aide du curseur et des touches de fonctions, on peut tester la commande de la locomotive. Ce test est simple et il permet de vérifier le bon fonctionnement sur le circuit/réseau réel et la stabilité de la liaison.
Nous avons répété cette opération avec 2 locomotives.

Avant de se lancer à piloter automatiquement les locomotives, il faut définir le circuit sous Rocrail avec ses propriétés. Ceci n'a l'air de rien mais il faut être vraiment rigoureux sinon cela ne fonctionnera pas du tout.
Le circuit Rocrail représente le circuit réel découpé en 4 blocs avec 4 signaux. A chaque bloc sont associés deux points de détection (ENTER et IN).
Nous avons opté pour le test avec la centrale simulée et cela nous a permis de détecter et corriger de nombreuses erreurs (merci à Alain Loriot qui a nous a bien aidé). 
En fait la plupart de nos erreurs concernent les itinéraires et la déclaration de circulation dans les blocs en fonction des détecteurs (ENTER et IN).


Vue du circuit de test. En haut la loco en attente. En bas la loco est sur l'autre canton

 
Le principe de fonctionnement est validé et notre circuit est prêt sous Rocrail. Il reste à mettre en œuvre les détecteurs de position des locomotives. 

Les détecteurs de position:

Pour éviter de se retrouver dans une situation inextricable, nous procédons par étape en testant sur table le détecteur. Il faut ajouter un boitier d'interface à la centrale que l'on connectera sur la prise 4. 


Deux types de cartes de détection S88 (à gauche la 63350 d'Uhlenbrock, à droite LDT)

Avec deux fils (un à la masse et l'autre au contact de 1 à 16) que nous relions ponctuellement, nous testons la détection en vérifiant sur l'écran de l'IB l'affichage d'un cercle noir à la position correspondant au  numéro du contact (ci-dessous le contact n°2).


Interface de détection S88 


Le réseau de test est partiellement équipé de prises permettant d'ajouter un détecteur. Nous avons donc fait l'essai avec deux entrées et le résultat n'est pas très satisfaisant. La détection n'est pas assez fiable et elle ne fonctionne que dans un seul sens de circulation. Nous pensons que notre câblage est à vérifier et qu'il faut également vérifier l'isolation des cantons. 

Les prochaines étapes:

Un effort sur la préparation du câblage des zones de détection est indispensable. Il est aussi fort probable qu'il faille ajouter un étage de détection plus fiable en entrée du boitier d'interface.

A suivre.